Hier. Assise sur une chaise pendant trois quarts d'heure, face à un bureau manquant toujours trop de vie. Elle me demande de parler. J'en profite, ma tête est vide, E. est partie "en vacances". Elle ne veut pas entendre ça.
Je parle redoutant la déchirure de mon coeur.
Je parle redoutant la déchirure de mon coeur.
"Votre père semble beaucoup tenir à vous."
Dans ma tête je pense sale gros porc, et de la tête je fais "oui".
Les mots sont trop lourds, ils ne veulent pas sortir, ils préfèrent rester au chaud dans ma gorge qui se resserre.
Il y a tant de chose à dire, il ne faudrait plus rien taire, mais les mots... Les mots.
Les mots ne sont rien face à toutes le ténèbres dans mon coeur, face à la pourriture qui consume mon corps. Si je le dis tout sera plus vrai, tout sera vrai, et tout le monde pourra voir le monstre que je suis, l'atrocité de mon être...
J'ai peur...
Je préfère rester enfermer dans ma tête...