Les cris, les pleures, la douleur... Quel importance ?
J'entend sans cesse ta voix dans ma tête qui me répète : "calme toi ma chérie".
Je sent tes mains sur mon corps brulant, je sent ton étreinte se refermer sur moi, je sent tes lèvres qui caressent ma peau...
Je sais que c'est mal, mais je ne peux me résoudre à lui dire, à lui avouer...
J'ai tellement peur de lui faire du mal, la blesser encore, je ne veux pas la voir pleurer...
Je sais que c'est mal, mais je t'écoute commenter chacun de mes gestes, me conseiller sur la marche à suivre, réfléchir à ma place... Je te réponds, te reprend, discussions sans fin...Tu te demandes si elle peut sentir ton coeur battre quand elle me serre dans ses bras...
Je projette ton image informe sur des objets immobiles, je vois ton sourire se déployer dans cette réalité... j'ai l'impression de te voir bouger, de te voir danser avec tant de légèreté... il m'arrive même t'entendre ta voix hors de mon corps...
Ton nom n'est plus un secret, mais il reste un pêché impardonnable, une lame tranchant dans sa peau, transperçant son coeur, arrachant le mien...
Tu es le silence, le vacarme dans mon âme, dans mon corps. J'entend, j'attend, et puis les larmes, le froid...
Tapis dans l'ombre, tu observes, tu attends, prête à me rattraper, m'empêcher de chuter encore.
Tu me promets de ne plus jamais partir, de ne plus jamais me laisser seule.
Mais tu n'oublies pas que tout ce terminera...
Tu l'observes sans dire un mot, tu sents son souffle sur ta peau brumeuse lorsque ses lèvres épousent les miennes. Tu la regarde m'aimer, prendre soin de mon âme.
Tu ne peux pas la haïr même si elle veut te faire disparaître, tu peux pas lui en vouloir parce que elle veut le mieux pour moi.
Tu la regarde m'offrir ce que tu ne pourras jamais m'apporter, me questionnant sur ce que je ressent. Tu observes tes illusions prendre vie dans ses bras et tu souris...
Je t'entend, quelques fois, murmurer son nom, espèrer qu'elle t'entende, et qu'elle te prenne dans ses bras et qu'à travers moi tu puisses toucher sa peau...
Les sourires, les rires, le bonheur... Quel importance ?
Que puis-je te dire ? Je n'ai jamais été doué pour réconforter.
Je songe souvent à l'agonie et au trépas, mais pas forcément au suicide.